Pôle culturel Le Pont des Arts

Programme

Salles de cinéma, complexe polyvalent et salle de répétition pour l’école de musique

Un cinéma en centre-ville nous ramène à une époque où l’expérience cinématographique était collective, où elle constituait un événement local. C’est l’esprit que ce projet veut incarner. Le bâtiment s’inscrit morphologiquement dans le contexte du centre de Marcq-en-Baroeul en exploitant deux registres : l’horizontalité marquée du rez-de-chaussée par un grand bandeau mettant en recul les façades vitrées du café et de l’accueil, en relation avec le piéton ; la fragmentation des volumes à l’étage reprenant le grain et le gabarit des structures bâties hétérogènes de la place Doumer et la « tour » faisant référence aux cinémas des années 1930. La disposition des volumes permet de dégager une terrasse haute, un balcon sur la ville, officiant comme lieu de projection extérieur. Les architectes sont attentifs au raccord de l’équipement avec les habitations contiguës. Ils créent deux jardins offrant le recul nécessaire et permettant une lumière généreuse dans les espaces de distribution des différentes salles, opérant comme deux « failles » au sein du plan rez. La matérialité de l’enveloppe s’appuie sur le travail de la brique, caractéristique de l’architecture du Nord de la France. À l’intérieur, et plus particulièrement dans les espaces de circulation, on fait confiance au béton de gros oeuvre, juxtaposant les méthodes deconstruction industrialisées au savoir-faire des bétonscoffrés en place. Des tapisseries, réalisées par les designers Chevalier et Masson, évoquant des scènes de film iconiques marquent les accès aux salles, opérant telle une signalétique qui ne dit pas son nom. Le projet de pôle culturel a permis le réaménagement de la place Doumer. Ce réaménagement continue, malheureusement, à faire une part trop belle à la voiture, alors qu’il suffisait de mutualiser le parking du supermarché situé à quelques dizaines de mètres de là. Les architectes ont néanmoins réussi à arracher une bande de terrain à la voiture pour qu’une terrasse puisse s’y installer.

Bernard Wittevrongel