Vers une nouvelle ruralité dans la province de Luxembourg

Tout au long de l’été 2024, l’ICA propose dans le cadre de son Temps d’archi #10 intitulé Vers une nouvelle ruralité de vous emmener à la découverte des ruralités en Wallonie et les démarches architecturales capables de développer plus qualitativement leur territoire. Cinq visites guidées pointeront les enjeux de la spatialité en milieu rural apporteront des réponses, tout en invitant à découvrir de nouvelles idées et manières durables de vivre ensemble à la campagne. Conçues comme des moments de découverte mais aussi d’échanges et de discussions, les visites seront animées par les architectes en charge de projets visités et les membres de l’ICA. 

Cette première journée nous emmènera le dimanche 26 mai sur les routes de la province du Luxembourg : 

10:00 : Hangar à sel, Houffalize, 2019-2020
Par Goffart-Polomé Architectes

11:30 : L'Orangerie, Centre d'art contemporain, Bastogne, 1999
Par Jacques Windeshausen & Michel Dachelet

12:30 : Lunch (inclus)

14:00 : Maison Schaap, Martelange, 2006-2014
Atelier d’architecture Pierre Hebbelinck & Pierre De Wit

15:00 : Promenade aux oiseaux, Martelange, 2011
Atelier d'architecture A3

16:00 : Pavillon forestier et observatoires, Tenneville, 2004-2005
Par Dethier Architectures

La journée débutera par la visite d’un hangar à sel conçu par le bureau Goffart-Polomé à Fontenaille. Ce projet démontre comment un programme apparemment banal peut inspirer un bâtiment remarquable. Situé dans un petit zoning industriel à l’orée du village, le bâtiment s'intègre subtilement dans son environnement rural, évoquant les entrepôts agricoles. Sa conception frugale et fonctionnelle, avec une structure en CLT et en lamellé-collé, offre une grande clarté constructive tout en étant économique. Malgré les contraintes et les modifications imposées par les services publics, ce projet témoigne d'une approche novatrice pour aborder les programmes souvent considérés comme ingrats, en transcendant leur simple fonctionnalité. 

La journée se poursuivra à Bastogne par la visite du Centre d’Art L’Orangerie. Ce projet dessiné par Jacques Windeshausen & Michel Dachelet accueille depuis vingt ans un espace d’art contemporain. Une rotonde d’accès longée par un escalier qui conduit au parc et que ponctue un kiosque forme un espace d’accueil circulaire de 8 m de diamètre et conduit à la salle d’exposition proprement dite. La salle est structurellement rythmée par des appuis obliques en béton lisse qui contrastent avec la maçonnerie en pierre.

À Martelange, une maison en schiste noir imaginée par l’Atelier d’architecture Pierre Hebbelinck & Pierre De Wit émerge du paysage minéral d'une ancienne carrière d’ardoises. Ce cube de pierre et d’acier Corten s’enrichit d’une façade en verre et en aluminium offrant une vue spectaculaire sur la vallée de la Sûre. Un escalier extérieur descend vers un jardin minéral au bord de la rivière, qui ancre la maison dans son paysage. Cette architecture frugale, en harmonie avec le territoire, privilégie l'utilisation de matériaux locaux et intègre la mémoire du site. À Martelange toujours, le site du Moulin donne accès à une passerelle destinée à rapprocher le quartier de la Tannerie de l’administration communale, séparés par la vallée de la Sûre. Suivant une large courbe, la passerelle en bois, acier et pierre est construite sur pilotis afin d’éviter les éventuelles crues de la rivière. Franchissant celle-ci au moyen d’un pont haubané, le parcours est ponctué d’une aire de repos, d’un promontoire et d’un belvédère.

Cette première journée se clôturera par la visite de trois projets conçus par Dethier Architectures à Tenneville : un pavillon forestier survolé d’une toiture à double pente, dévoile, lorsque portes et volets s’ouvrent, les faces claires de ses parois intérieures. Un espace intérieur de 420 m2 propose différentes fonctions, pouvant accueillir tant des chasseurs, des gardes forestiers que des scientifiques. On y trouve une salle de réunion, une chambre froide, un laboratoire, un garage avec une fosse pour l’entretien des véhicules, des locaux de services et, sous l’auvent, une aire de rangement pour le matériel agricole. À quelques pas, se dresse un observatoire à gibier perché à 6,60 m du sol et traversé par trois troncs de pin douglas, obliques, non équarris. Les troncs se joignent à leur base sur un socle en béton auquel ils s’articulent par des pièces métalliques. La forme trapézoïdale de la plateforme offre des angles de vue à 270° ouverts sur le paysage. Enfin, l’observatoire des étangs de Bilaude, composé de deux volumes en douglas, l’un légèrement plus bas que l’autre, s’ouvre dans deux directions différentes pour développer, sur 70 m2, des postes d’observation les plus variés possible.