Vers une nouvelle ruralité dans l’ouest du Hainaut

Tout au long de l’été 2024, l’ICA propose dans le cadre de son Temps d’archi #10 intitulé Vers une nouvelle ruralité de vous emmener à la découverte des ruralités en Wallonie et les démarches architecturales capables de développer plus qualitativement leur territoire. Cinq visites guidées pointeront les enjeux de la spatialité en milieu rural et apporteront des réponses, tout en invitant à découvrir de nouvelles idées et manières durables de vivre ensemble à la campagne. Conçues comme des moments de découverte mais aussi d’échanges et de discussions, les visites seront animées par les architectes en charge de projets visités et les membres de l’ICA. 

Cette quatrième journée nous emmènera le dimanche 8 septembre sur les routes dans l’ouest du Hainaut :

10:00 : Musée du Folklore de Mouscron
Par V+

11:30 : Ferme de Beauregard
Par Arcadus

12:30 : Crématorium des Blancs Arbres
Par AM Teau

13:30 : Lunch (inclus)

14:30 : Promenoir des cimes et Maison du parc nature
Par Arcadus

16:00 : Maison Ulysse
Par AHA Aurélie Hachez

(1) La rénovation et de l’extension du Musée du Folklore de Mouscron ainsi que l’aménagement de son parc  sont réalisé par le bureau V+. Le musée s’inscrit directement dans la prolongation en plan du bâtiment en sheds qui abritait les bureaux du Musée. Cette relation existe également en volume. La profondeur et la hauteur du musée sont proportionnées directement en rapport avec ce bâtiment mais aussi, par prolongation, avec tout le patrimoine industriel mouscronnois. La mise à l’horizontale du Musée a permis de placer tous les espaces adressés au public au rez-de-chaussée, en connexion visuelle et physique avec le parc.

(2) L’ancienne ferme du Moulin Seigneurial de Beauregard réhabilité par Arcadus comprend dans son ensemble patrimonial des parties datant de 1773, du 18ème et de la seconde moitié du 19ème siècle. Le meilleur moyen de révéler cet héritage précieux était de lui associer une fonction culturelle et vivante telle qu’envisagée par le Maître de l’Ouvrage : un lieu d’accueil pour des artistes en résidence. L’objectif est d’inviter en résidence de petites troupes, des artistes de passage pour les amener à se rencontrer et également à s’imprégner des traditions locales. L’intervention des concepteurs est ici guidée par l’application des principes de la charte de Venise. Il s’agit ainsi de retrouver le caractère originel des ouvrages, d’éliminer d’éventuels ajouts ou interventions inadaptés et de conserver au maximum les éléments authentiques existants tout en s’adaptant aux exigences de confort actuelles. Clairement identifiable par sa volumétrie épurée et le traitement dématérialisé de ses parements de bois, cette aile porte la marque de la rénovation récente des bâtiments sans pour autant mettre en péril la valeur patrimoniale des lieux.

(3) À Frasnes-lez-Anvaing, le bureau AM Teau signe un centre funéraire niché au cœur d’un site aux aménagements paysagers résolument ouverts sur la campagne environnante. Littéralement hors du monde et du temps par sa fonction et sa forme, cette hétérotopie ne se laisse pas facilement aborder. Les volumes ne s’alignent ni ne se complètent mais semblent se juxtaposer de manière presque désordonnée. Les espaces de réception à l’arrière du site, largement vitrés et ouverts vers le paysage, succèdent à des jardins clos presque secrets pour se recueillir. Ça et là, entre les piliers du cloître, des trouées dans les murs prennent place, assurant un rapport constant entre architecture intérieure, intime et recueillie, et immensité de la nature environnante.

(4) Dans le Parc Naturel des Plaines de l’Escaut, le promenoir des cimes est une passerelle qui, par un escalier en colimaçon, conduit le curieux, l’étudiant ou le scientifique au sommet des arbres pour observer la forêt. Sa structure métallique, grise est légère, devient presque transparente. Les colonnes élancées qui soutiennent ce chemin suspendu se confondent avec les fûts des arbres.

(5) La Maison Ulysse à Orcq par Aurélie Hachez consiste en la recréation d’espaces intérieurs, l’édification d’un porche où sont nichées les chambres des enfants mais surtout en la construction d’une extension à l’arrière de la maison, faite de piliers de béton où les frontières entre intérieurs et extérieurs disparaissent presque totalement. Cet ensemble dessine un patio, la salle de vie de la famille et un espace extérieur sous vélum qui fait la transition avec le jardin, tout en longueur. Ces structures massives contrastent avec la délicatesse des détails et des ouvertures. La matérialité du béton et des ardoises blanches met en lumière les briques anciennes encore partiellement chaulées.