Vers une nouvelle ruralité à Verviers et en Ostbelgiën

Tout au long de l’été 2024, l’ICA propose dans le cadre de son Temps d’archi #10 intitulé Vers une nouvelle ruralité de vous emmener à la découverte des ruralités en Wallonie et les démarches architecturales capables de développer plus qualitativement leur territoire. Six visites guidées pointeront les enjeux de la spatialité en milieu rural et apporteront des réponses, tout en invitant à découvrir de nouvelles idées et manières durables de vivre ensemble à la campagne. Conçues comme des moments de découverte mais aussi d’échanges et de discussions, les visites seront animées par les architectes en charge de projets visités et les membres de l’ICA. 

Nous vous proposons également une journée de visites à faire librement sur les routes de Verviers et Ostbelgiën à travers six architectures incontournables :

10:00 : Le musée de la Vieille Montagne - Ravi Eicher

11:00 : La maison de village Harna - Vasistas Architects

Lunch

13:30 La maison Lerho - Manfred Lerho

14:30 : Le Centre culturel Alter Schlachthof - Dethier Architecture

15:30 : La Maison double Hermanns Godesar - Sebastian Borch

(1) Le musée de la Vieille Montagne réalisé par l’architecte Ravi Eicher perpétue l’exploration de ce territoire particulier. Il est établi dans l’ancien bâtiment administratif de la Société des mines et fonderies de zinc de la Vieille Montagne au milieu de l’ancienne zone industrielle. Le volume clairement structuré est couvert d’une toiture à la Mansart. Les deux façades avant et arrière présentent des modénatures de baies légèrement différentes. Construites en briques rouges, elles sont partiellement recouvertes d’enduits, soit en socle avec des reliefs décoratifs autour des baies, soit en aplats au niveau des linteaux.

(2) La maison de village Harna naît de la collaboration des architectes Vasistas Architects avec les associations et futurs usagers. L’enjeu du projet est d’implanter le programme en cœur de village pour en renforcer le lien social en transformant deux bâtiments existants. L’un est utilisé comme salle de réunion, l’autre comme café de village avec, à l’étage, une salle de répétition et un petit logement. La question de la lumière naturelle reste la préoccupation première des architectes dans l’ensemble du complexe. La verrière entre les deux bâtiments abrite le hall. La double hauteur et une passerelle permet d’accéder d’un volume à l’autre. La rue créée conduit à la salle de spectacle implantée en fond de parcelle.

(3) Au sein d’une ancienne ferme du XIXe siècle, scindée pour deux propriétaires, la maison Lerho réalisée par l’architecte Manfred Lerho, s’insère à l’about de l’ensemble dans ce qui fut autrefois l’étable. Inscription délicate dans le contexte existant, l’intervention est muette depuis l’espace public, préservant ainsi le caractère rural du lieu. De l’enveloppe externe sont conservées les deux façades latérales en pierre du pays. À l’arrière, le pignon à l’extrémité ouest est démonté et remplacé par un mur-rideau renfermant un jardin d’hiver parfaitement orienté et permet à l’habitation de profiter d’un confort thermique exceptionnel. Entièrement vitré et élevé sur toute la hauteur du volume, l’espace s’ouvre largement sur le paysage rural environnant et permet la distribution interne. Rénovation contextuelle et sensible, cette habitation prolonge et exacerbe le genius loci, tout en l’adaptant aux modes de vie et enjeux climatiques contemporains.

(4) L’ancien abattoir de Walter Frese, dont l’exploitation s’arrête en 1991, abrite des 1993 des activités culturelles. Dethier Architecture le rénove avec pour objectif d’en faire le centre culturel du nord de la Communauté germanophone. Les architectes ont cherché à assumer le caractère « hétérogène et enchevêtré » du complexe : des gabarits variés qui s’associent sur un site relativement étroit. Un nouveau volume au gabarit similaire aux installations existantes agit en contraste. Outre ce nouveau volume, la majeure partie des ajouts vise à créer des liens entre les différentes salles tout en s’affichant comme des éléments différents de la composition initiale par l’emploi du verre. Les interventions intérieures sont minimisées et visent à rendre le lieu fonctionnel pour un grand nombre d’événements différenciés.

(5) Les qualités du terrain à l’orée de l’Hertogenwald et dominant la vallée de la Vesdre convainquent deux familles proches de construire une maison double et de partager les frais communs. Les règles urbanistiques imposent un seul et même volume. C’est ainsi que l’architecte Sebastian Borch implante le bâtiment en second rang dans une logique longitudinale. Cinq volumes décalés, aussi bien en plan qu’en élévation forment un ensemble homogène. Ils génèrent en plan des espaces privatifs de cour assurant l’intimité de chaque famille. En élévation, la hiérarchie de volumes primaires et secondaires assure une perméabilité visuelle vers le paysage. Conjuguée aux différences de hauteur liées à la topographie, elle permet d’atténuer l’effet monumental et d’inscrire le projet avec douceur dans son environnement.