Malaise géométrique
Vues sur malaise géométrique : Causes et conséquences
"La réponse à la démarche architecturale est non, l’architecte d’intérieur ne travaillera pas dans ce sens car au delà de la loi qui prévoit un minimum de 9m2 sur 2m40 de hauteur pour une chambre, l’architecte d’intérieur a une déontologie. Si le cadre n’est pas conforme, la forme elle, ne pourra pas non plus l’être. Il s’agit d’une concession.
L’espace est étriqué ce qui lui donne une forme d’austérité de par sa réduction spatiale. On en profite pour couper allègrement sur les postes du cahier des charges.
Donc, privation d’électricité, il se contentera de cet espace. Il devra se sustenter de l’éclairage du soleil qui traverse le halo, il lui indiquera par ailleurs l’heure comme un cadran solaire pourrait le faire.
Chargé de cette oppression, il se sent mal à l’aise. On lui suggère qu’il est fou et qu’il a donc besoin d’être observé. Il a perdu par cette occasion son intimité,sans même savoir si à l’instant T on le regarde ou non?
Maintenant on lui laisse le choix entre renforcer son sentiment d’appartenance et donc de se conformer au cadre, Ou bien ne pas l’accepter et se définir dans l’exclusion.
Tout ce qui l’entoure, lui rappelle sa condition. Le motif de son revêtement de sol l’obsède et lui fait réaliser que l’espace restant de sa chambre une fois le strict nécessaire du mobilier installé est un cube de 2m10 d’arrête, un cube vide dans lequel il s’inscrit.
En l’absence de miroir, il se projette dans ce tableau posé sur l’appui de fenêtre et constate qu’il peut se soustraire a cette fatalité. Il couche ses réflexions dans son carnet A5, un format qui à la particularité de pouvoir être emporté partout. D’ailleurs pourquoi le format de son cahier devrait il être plus libre que lui?
Il s’exécute car au fond il ne peut se résoudre à céder au malaise et l’ennui que lui procure l’absence de liberté, il est transcendé. Il fait le tour de son espace cube, et médite."
Appel "Vues sur #1" - Lauréat
Fin 2019, l'ICA a lancé un appel auprès des jeunes architectes, architectes d'intérieur, urbanistes et paysagistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles en leur proposant d’exprimer leur démarche architecturale à travers l'aménagement spatial virtuel d’un espace dont les dimensions sont 3m x 2,6m x 2,3 m de hauteur. Cinq lauréats ont été désignés. Tous les projets ont été exposés au centre d’art et de culture bruxellois Recyclart, l’un des lieux fondateurs de l’ICA, en 2020.
En 2021 à Namur, dans le cadre de "L'architecture vous veut du bien", la jeune architecture de Wallonie-Bruxelles a été mise à l’honneur dans un parcours traversant Namur du nord au sud. Les cinq jeunes bureaux d’architecture lauréats de Vues sur #1 ont été présentés dans des vitrines vacantes du centre-ville et des lieux de la culture Namuroise.