Habitat groupé Angleterre - Hollande

Programme

Reconversion et extension en appartements, bureaux, salle commune et jardin partagé

Le cohousing, ou logement groupé, se profile comme l’une des alternatives possibles pour devenir propriétaire malgré la hausse des prix du foncier. Le projet Angleterre-Hollande découle d’un achat collectif privé de dix-sept lots. Les architectes ont réussi à écouter, entendre et formuler spatialement les desiderata de chacun des quinze propriétaires. Ils se sont d’ailleurs pris au jeu en milieu de parcours en devenant acquéreurs à la suite d’un désistement. Bénéficier du statut de maîtres d’ouvrage et d’oeuvre leur ont permis, pendant le chantier, de réajuster encore profondément le projet et notamment la partie centrale, au niveau tant programmatique que spatial et architectural. Le projet s’inscrit sur une parcelle qui traverse un îlot. Il relie des bâtiments néoclassiques de la rue d’Angleterre à celui, moderniste, de la rue de Hollande. Les architectes ont réussi un double pari : celui de désenclaver un coeur d’îlot qui était complètement bâti et d’exploiter au maximum les bâtiments existants en front de voirie. La logique de densification des parcelles à l’horizontale que connaissent toutes les villes belges (une extension en engendre une autre jusqu’à saturation de la parcelle) est inversée. Ici, la densification s’est opérée en libérant l’intérieur d’îlot pour retrouver un maximum de pleine terre et en privilégiant la rehausse des bâtiments existants en front de rue. En rehaussant les volumes, l’intervention architecturale unifie le front de voirie tout en respectant l’identité de la rue. Malgré un façadisme imposé côté rue d’Angleterre, à l’intérieur, les deux maisons sont réunies pour offrir de larges appartements bénéficiant tous d’un espace extérieur privé. D’autre part, l’ingéniosité des circulations verticales vastes offre à chaque habitant sa propre entrée. Le centre de l’îlot, à présent libéré, accueille un jardin partagé et une salle commune. Il traduit la notion du vivre-ensemble centrale au projet.

Audrey Contesse