Équipements mixtes ECAM

Programme

Crèche de grande capacité, salles de sports, équipements éducatifs, ateliers d’artistes, cafétéria, locaux administratifs communaux, plaine de jeux, parc en intérieur d’îlot

Dispositions est le titre de la première rétrospective du bureau AgwA. Au sein de l’exposition, le projet de requalification architecturale et paysagère du site de l’ancienne École centrale des Arts et Métiers à Saint-Gilles est l’un des six présentés pour retracer vingt ans de pratique. Ce projet exemplifie la stratégie spatiale et architecturale du bureau qui se décline en trois temps. Le premier consiste à « prendre des dispositions pour changer une situation ». Ici, la prise de décision majeure est de profiter d’un îlot traversant pour le transformer en jardin public dans lequel s’essaime le nouveau programme. En faire un espace de biodiversité de par la diversité des plantations, la perméabilisation maximale des surfaces et la gestion des eaux par un jeu de relief et un bassin d’orage. Ce lieu que l’on traverse devient un lieu où l’on se rencontre. Agissent ensuite les « dispositions spatiales ». De ce point de vue, le parti a été pris de donner une nouvelle lisibilité à l’îlot en optimisant au maximum les bâtiments existants et en minimisant l’emprise au sol des constructions neuves. Ancien et existant se jouxtent et s’enchevêtrent pour formuler une nouvelle cohérence spatiale. Enfin, pour les architectes, l’architecture doit se comprendre comme « mettre à disposition des structures spatiales ». Une stratégie des plus idoines dans ce projet où le programme n’a cessé de changer tout au long du processus. Penser l’architecture comme une structure spatiale correspond à une réflexion sur le long terme, permet de parer aux changements d’affectations et d’utilisateurs, tout en offrant une spatialité généreuse et une structure pérenne. Cette stratégie se synthétise également à l’échelle du bâtiment qui marque l’entrée du parc au 110 de la rue Théodore Verhaegen. Au départ simple porche, les obligations structurelles ont amené une réflexion sur la hauteur. À offrir un balcon sur la ville et le parc, pour devenir finalement l’atelier du parc : un lieu protégé mais non chauffé, dont l’aménagement peut être complètement démontable et réutilisable, où seule la structure explicite persiste pour jouer son rôle. Un objet multifonctionnel citoyen qui, à la nuit tombée, sert de lanterne au quartier.

Audrey Contesse