De décembre 2019 et à février 2020, l'ICA a lancé un appel auprès des jeunes architectes, architectes d'intérieur, urbanistes et paysagistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Découvrez ci-dessous les onze participants et leurs projets.
Parmi ces projets, cinq ont été désignés lauréats par le jury, composé du conseil d'orientation de l'ICA.
Tous les projets ont été exposés au centre d’art et de culture bruxellois Recyclart, un des lieux fondateurs de l'ICA. L’exposition "Vues sur..." s'est tenue durant l’ensemble du mois de juillet 2020.
Du 3 mars au 21 mars 2021 à Namur, dans le cadre de "L'architecture vous veut du bien", la jeune architecture de Wallonie-Bruxelles sera mise à l’honneur dans un parcours traversant Namur du nord au sud. Les cinq jeunes bureaux d’architecture lauréats de Vues sur #1 seront présentés dans des vitrines vacantes du centre-ville et des lieux de la culture Namuroise.
"Dans la continuité de l’histoire de la chambre à coucher, nous interrogeons notre monde actuel par une représentation intime de celui-ci."
Vues sur malaise géométrique : Causes et conséquences
"La réponse à la démarche architecturale est non, l’architecte d’intérieur ne travaillera pas dans ce sens car au delà de la loi qui prévoit un minimum de 9m2 sur 2m40 de hauteur pour une chambre, l’architecte d’intérieur a une déontologie. Si le cadre n’est pas conforme, la forme elle, ne pourra pas non plus l’être. Il s’agit d’une concession.
L’espace est étriqué ce qui lui donne une forme d’austérité de par sa réduction spatiale. On en profite pour couper allègrement sur les postes du cahier des charges.
Donc, privation d’électricité, il se contentera de cet espace. Il devra se sustenter de l’éclairage du soleil qui traverse le halo, il lui indiquera par ailleurs l’heure comme un cadran solaire pourrait le faire.
Chargé de cette oppression, il se sent mal à l’aise. On lui suggère qu’il est fou et qu’il a donc besoin d’être observé. Il a perdu par cette occasion son intimité,sans même savoir si à l’instant T on le regarde ou non?
Maintenant on lui laisse le choix entre renforcer son sentiment d’appartenance et donc de se conformer au cadre, Ou bien ne pas l’accepter et se définir dans l’exclusion.
Tout ce qui l’entoure, lui rappelle sa condition. Le motif de son revêtement de sol l’obsède et lui fait réaliser que l’espace restant de sa chambre une fois le strict nécessaire du mobilier installé est un cube de 2m10 d’arrête, un cube vide dans lequel il s’inscrit.
En l’absence de miroir, il se projette dans ce tableau posé sur l’appui de fenêtre et constate qu’il peut se soustraire a cette fatalité. Il couche ses réflexions dans son carnet A5, un format qui à la particularité de pouvoir être emporté partout. D’ailleurs pourquoi le format de son cahier devrait il être plus libre que lui?
Il s’exécute car au fond il ne peut se résoudre à céder au malaise et l’ennui que lui procure l’absence de liberté, il est transcendé. Il fait le tour de son espace cube, et médite."
© Gabriella D'Addiego
"(3m x 2,6m x 2,3m) est un espace
(3m x 2,6m x 2,3m) x 35ans est une architecture
Au-delà d’un volume : temps, usages, ressenti et souvenirs."
© Lina Bentaleb & Tomás Barberá Ramallo
"1 poteau,
2 murs
Une structure
Un volume
Accueillent une habitabilité évolutive
Le temps passe"
© MAMOUT
"L’objet de la demande de « vues sur »... est étonnant. Parce qu’il pose une question d’architecture qui n’autorise pas une réponse spatiale. Il s’agit d’un enveloppedonnée, qui nous met au défi de penser « l’intérieur »comme un monde en soi. Les projets privés de Nord, mais aussi certaines scénographies rencontrent régulièrement cette caractéristique et convoquent dès lors régulière- ment la mise en scène de l’intime pour dépasser le simple action d’ « aménager » ou de « décorer ».
Prenant pour appui un sujet pictural qui a traversé l’histoire de la peinture ; une personne dans un espace intérieur animé par une fenêtre, nous proposons de produire plusieurs « tableaux animés », des prises de vue composées et éclairées dans des environnement architecturaux contemporains, certains créés par Nord, et d’autres considérés comme fascinant et inspirant pour notre pratique.
Les 4 murs de la pièce, deviennent support de projection aléatoire de ces façades intérieures. Ils proposent par ailleurs aussi au visiteur de faire acte de projection. Sur l’histoire et les traces d’une occupation intérieure et sur le potentiel paysage à imaginer, celui qui se trouve de l’autre côté de la fenêtre."
© Projet : NORD
© Image et vidéo : Charlotte Marchal
"Une architecture légère, conviviale, facile à mettre en œuvre, libre, qui crée un espace accessible et partagé par tous.
L’objet reprend les codes d’une structure standardisée, elle est mécanisante et devient un support pour les corps libre en action.
Cette trame pourrait s’étaler à l’infini, ici elle est contenue dans un cube suggéré et dématérialisé. Ces lignes épurées en métal rappellent les surfaces du cube tout en laissant le regard traverser. Un nouvel espace en trois dimensions apparait une fois qu’il est utilisé, les masses mouvantes le rendent réel.
L’agencement vertical des tôles en escalier transforme la structure en objet ludique rappelant un doux souvenir. L’idée est de rassembler autour du cœur de la structure.
Le métal froid, se réchauffe au contact des corps et résonne à leurs approchent. Sa couleur bleue électrique lui donne un aspect pop culture, en accord avec son temps."
© Fanny Calmels & Kalliopi Dimitrakopoulou
Métonymie
"L’architecture use de réinterprétation pour mieux se réinventer. Une chambre est avant tout un abri et c’est en ces termes qu’il semble intéressant de l’envisager.
L’idée est d’interroger cet abri par l’intermédiaire de la couverture, de la structure, de l’instabilité. Ce médium questionne l’histoire de l’architecture grâce à la modularité d’une voûte modernisée, non pas dans sa matérialité mais plutôt dans son interprétation, dans sa symbolique. La volonté est de concevoir une ‘toiture’ par des formes simples, communes, de créer une multitude de perspectives et d’intégrer la notion d’infini à l’installation.
Cette notion d’infini se veut en opposition au systématisme d’espace parfois trop monolithique."
© Rico D'Ascia & Maxime Lejeune
"Un pavillon circulaire ceint d’un mur composé d’une seule rangée de briques (module 50) abritant en son centre un élément circulaire de 40 cm de haut permettant de s’asseoir."
© Valentin Donner
Ordres & Chimères
"Existe-t-il un instant T dans la phase de conception d’un projet se laissant aller vers une forme de fantaisie, juste avant de passer à travers le prisme de l’utilitaire ? Une sorte de non-projet, embryon du projet lui- même ? Ce stade de conception relève presque du subconscient, telle une apparition. Il concentre tous les fantasmes conceptuels de l’architecte, reflète son lexique de références personnelles.
La chambre exposée ici tente de relater ce stade de l’inconscient et concrétise un moment fantasque en jouant avec l’archétype du programme. La proposition interroge l’existence d’un tel moment à travers une approche subliminale. Cet ensemble de choix gratuits se heurte, compose, détourne la réalité de l’utilité d’une commande, pour aboutir à la proposition de l’esquisse."
Vues sur ... une boîte isolée et (dé)connectée ...
"Une boîte objet, sobre et élégante, conçue comme une cage de Faraday pour supprimer toutes ondes et se couper du monde.
Une boîte où se ressourcer qui peut prendre place aussi bien dans un open space qu'en pleine forêt.
Une boîte isolée où aucun appareil connecté ne peut fonctionner pour se (re)connecter à l'essentiel."
"Dans une rationalisation et conscientisation de la nature, l’espace peut-il encore être uniquement vécu intérieurement ?
Ou doit-il être pensé comme écosystème ?"
© VMax