Bru-Meuse
SPECIMEN investit l’espace autour des deux anciennes guérites du site des abattoirs de Bomel (Namur) donnant forme à deux objets singuliers dans leur environnement. L’architecture s’affiche, dès lors, dans l’espace public sous l’apparence mystérieuse de deux volumes translucides. Manifestation d’une volonté de voir l’architecture contemporaine sortir de la confidentialité et la rendre visible dans la ville, accessible à tous. Les volumes créés autour des guérites se remplissent tour à tour de brume et de lumière blanche pour accentuer leur présence fantasmagorique. Les guérites se retrouvent ainsi au coeur d’un objet rayonnant.
Emballer les guérites induit la création d’un nouvel espace. D’un entre-deux qui sera le théâtre d’une expérience sensorielle pour le visiteur : expérimenter cet espace éphémère et ressentir la tension entre le bâtiment ancien en brique et la légèreté de la nouvelle intervention. La brume brouille la lisibilité du bâti, gommant les détails mais laissant transparaître la masse sombre de la construction. Elle remet en question la matérialité, les reflets, la transparence, la lumière, la rugosité... Cette expérience amène le visiteur à questionner l’impact du bâti sur la perception de l’espace urbain. Les volumes deviennent des interfaces interactives permettant d’expérimenter l’architecture en mouvement. La lumière blanche, à l’intérieur, est stroboscopique. Elle représente l’activité synoptique d’une conception architecturale invisible mais dont la poésie, éphémère et fantomatique, se traduit au sein de l’installation.
La structure portante est un squelette en bois dessiné de manière à utiliser le moins de matière possible. Elle a été conçue pour être facilement préfabriquée et assemblée. Elle est auto-portante et forme des parallélépipèdes
aux proportions rassurantes.
Dans un souci de continuité et de durabilité, les volumes sont donc démontables et re-montables. Ils ont donc ainsi été ré-utilisés pour un autre événement (Temps d’Archi #2, Tournai) et seront réutilisés à l'avenir. Les éléments porteurs constitués de longerons et de noeuds rigides ont été conçus pour pouvoir être découpés dans
un fab-lab facilement afin de pouvoir remplacer éventuellement les morceaux endommagés ou bien répéter et décliner la construction de ces objets. Il s’agit de défendre une approche durable de l’architecture qui se veut open-source et appropriable par le public.